Catégories
Publications

Enraciné : extrait de « Nourrir la terre du sang des siens – Sainte-Eulalie »

Après un bref arrêt au Salon du livre de l’Estrie – merci à tous ceux et à toutes celles qui sont venus nous y voir! -, la prévente d’Enraciné se poursuit (57% de l’objectif atteint!)

Voici l’extrait du jour :

Extrait : Nourrir la terre du sang des siens – Sainte-Eulalie

« Ce matin se déroulera la pige. Ma soeur Maïna et moi débordons de nervosité. Je le sais parce qu’elle n’arrête pas de courir partout dans la maison. Dans l’attente du départ, je préfère rester assis pour contrôler ma nervosité.

Si l’un de nous est pigé, notre famille sera privilégiée pendant dix ans, jusqu’à la prochaine sélection. La pige n’est pas pour autant un événement heureux, car la personne désignée ne profitera pas de cette manne.

C’est la seconde désignation que je vivrai, parce que la précédente a eu lieu quand j’avais tout juste cinq ans, l’âge minimal pour que notre nom se retrouve dans le grand tonneau de bois. Je ne me souviens pas vraiment de cette fois-là : des odeurs, de sueur et de stress, et le parfum de lilas de maman, qui me serrait la main à m’en faire mal.

Tout le monde était réuni dans l’église, qu’on appelle encore la seconde église, même si personne ne se rappelle la première. Depuis plus de cent ans, c’est la même bâtisse de pierre, avec son toit de tôle gris. Les citoyens étaient entassés sur les bancs de bois où il ne restait aucune place. Tous les membres des familles originales étaient là, tant ceux qui habitaient toujours au village que ceux qui l’avaient quitté. Ils devaient y être tous, sans exception. La seule fois où une famille avait omis de se présenter, un de ses enfants avait été désigné d’office et ses proches avaient été amenés de force pour procéder à l’Irrigation. »

Merci de soutenir la prévente d’Enraciné! 🙂

Catégories
Événements Publications

Salon du livre de l’Estrie & Enraciné : Sauver le monde d’un souvenir d’enfance – Saint-Célestin, village

Pendant que Les Six Brumes se préparent pour le Salon du livre de l’Estrie, où nous serons présents du jeudi 11 au dimanche 14 octobre derrière le kiosque 41 (tournez gauche de l’entrée, marchez un peu, le kiosque est dans une rangée de trois, sur votre droite), la prévente d’Enraciné se poursuit (55% de l’objectif atteint!)

Voici l’extrait du jour :

Extrait : Sauver le monde d’un souvenir d’enfance – Saint-Célestin, village

« [..] Elle entraîne ensuite ses prétendants dans le stationnement; au bout de celui-ci un petit chemin asphalté mène au mausolée de monseigneur Marquis, devant lequel ils s’arrêtent.

— Vous voulez vous recueillir sur la tombe de Calixte Marquis ? Depuis quand êtes-vous si dévote ? demande Léonard.

— Attendez… Écoutons !

Helena a bien réfléchi pendant leur courte marche et en est venue à la conclusion qu’il ne s’agit peut-être pas d’un cadavre, mais d’un vivant.

Effectivement, des grognements jaillissent de l’intérieur du mausolée !

— Il y a quelqu’un là-dedans ! s’exclame Henri. Il faut ouvrir la porte.

— Comment avez-vous su ? demande Léonard.

— L’intuition… Mais non ! J’ai vu une femme y déposer un paquet et je suis curieuse. Faisons comme Henri l’a dit et libérons ce prisonnier. Qui sait, nous ferons peut-être la première page du journal pour avoir sauvé quelqu’un !

Henri s’approche de la porte et y colle son oreille.

— Quelqu’un gémit là-dedans !

[..]

— Laissez-moi entrer en premier. S’il y a du danger, je vous protégerai, très chère dame, déclame Léonard.

Et il s’avance en posant une main sur la porte massive. Son autre main se glisse dans la poche de sa veste et il en sort un revolver à six coups, usé par le temps. [..]  Léonard pousse la porte, qui s’ouvre lentement. Le grognement à l’intérieur s’intensifie. Léonard lève son revolver et le pointe vers l’avant. Helena dirige le faisceau de sa lampe de poche vers la crypte au moment où un visage apparaît.

[..]

— Mais qu’est-ce que… murmure Henri. »

***

Merci de soutenir la prévente d’Enraciné, nous y sommes presque! 🙂

Catégories
Publications

Enraciné : extrait de « Les immortels s’éteignent au crépuscule – Aston-Jonction »

La prévente d’Enraciné a aujourd’hui atteint 50% de l’objectif!

La campagne se poursuit, avec l’extrait du jour :

Extrait : Les immortels s’éteignent au crépuscule – Aston-Jonction

« — C’est ici que vit la Société des Immortels, dit Lénore.

Perplexe, Stéphane regarde autour de lui : il n’y a rien, que des murs de roc.

— C’est l’endroit le plus précieux que je connaisse, continue-t- elle. On raconte qu’ici coulait une source, autrefois. La source de communion avec la terre, qui a sculpté la grotte et y a laissé des traces de vie.

Elle s’avance et Stéphane la suit, sans trop comprendre ce qu’elle raconte, jusqu’à ce qu’ils arrivent en vue d’une lueur instable : celle de centaines de bougies. Dans une grotte immense, des dizaines et des dizaines de lampions enchâssés dans des tubes de verre, de toutes les couleurs, qui brûlent d’un même feu.

Devant son regard ébahi, Lénore lui montre un groupe de bougies rouges.

— C’est mon grand-père.
— Ton grand-père ?

Inquiet, Stéphane se demande de quoi sont faites les chandelles pour justifier une telle affirmation.

— Son corps nourrit son âme. Tant que brûleront ces bougies, mon grand-père sera parmi nous. »

Pour commander votre exemplaire, suivez ce lien.

Catégories
Publications

Enraciné : extrait de « La mesure de l’étalon – Baie-du-Febvre »

La prévente d’Enraciné se poursuit : nous en sommes 44% de l’objectif.

Voici un nouvel extrait d’un des récits, « La mesure de l’étalon » :

Extrait : La mesure de l’étalon – Baie-du-Febvre

« [..] il avait remarqué, au bout de la plaine humide, au bord du lac Saint-Pierre, un étalon à la robe de nuit qui trottait à la rencontre des oies se posant dans la tourbière.

Le cheval avait levé la tête et… Olivier a toujours supposé que l’animal l’avait vu, car il avait baissé la tête et s’était élancé au galop. Le terrain accidenté, recouvert de l’eau des marées, n’était pas l’endroit idéal pour un étalon courant à pleine vitesse, mais il avait filé sans difficulté jusqu’aux oies, qui n’avaient pas bougé. Le pur-sang était passé à travers les oiseaux migrateurs comme s’ils n’avaient pas été là ! Olivier avait secoué la tête rapidement pour se replacer les idées et s’assurer de la véracité de ce qu’il venait de voir, mais le cheval continuait sur sa lancée. L’étalon l’avait frôlé et avait sauté sur la 132. Des voitures arrivaient des deux côtés, mais l’étalon ne ralentissait pas. Il s’était précipité sur la chaussée asphaltée et se faufilait sans que les automobilistes fassent mine de ralentir ou de l’éviter.

Olivier s’était levé, la bouche grande ouverte de stupéfaction. De l’autre côté de la 132, l’étalon avait relevé la tête, l’avait regardé comme s’il le reconnaissait, l’oeil brillant, et s’était volatilisé.

Pas totalement : l’herbe haute avait continué à se courber sur son passage. Le bruit de tonnerre produit par les sabots qui frappaient le sol avait augmenté jusqu’à ce qu’Olivier eût l’impression que le cheval repassait tout près de lui. Puis, les pas cadencés avaient décru jusqu’à disparaître. La seule preuve
du passage de l’étalon était les quelques brins d’herbe piétinés par les sabots.

Olivier avait pensé, à ce moment, que le cheval et lui se ressemblaient : tous les deux recouverts de noir, tous les deux souhaitant disparaître. »

Merci de soutenir la publication d’Enraciné! 🙂

Catégories
Publications

Enraciné : extrait de « La criée des âmes – La-Visitation-de-Yamaska »

Pendant que la prévente d’Enraciné poursuit sa progression à 36% de l’objectif, le livre se révèle tranquillement à nous. Voici un premier extrait d’un des récits, « La criée des âmes » :

Extrait : La criée des âmes – La-Visitation-de-Yamaska

« James Monroe observe la foule hétéroclite réunie à la galerie Artopic du Upper East Side. Son rêve d’enfance se réalise enfin : devenir un peintre de renommée internationale et exposer à New York dans une importante galerie qui reçoit des artistes en vogue. [..]

La journaliste de la webtélé Artist of the Week, une jeune blonde à la crinière bouclée et au sourire enjôleur, s’approche avec son caméraman. Lorsqu’on lui a dit que Cameron Osgood serait présente à l’ouverture de l’exposition, James a visionné quelques capsules pour se préparer. Tout n’est que caméra à l’épaule, bruits d’ambiance, montage dynamique… De quoi donner mal au coeur. Les lèvres rouge cerise et les paupières couvertes de mascara argenté, elle s’émerveille :

— Mister Monroe, this is really a dream come true for you… can you tell us how you feel?
— It is great, I can’t believe it.
— Where did you get your inspiration for all this work ? It’s truly disturbing… It might not have been easy to create such crazy paintings ?
— I… I…

James ne peut répondre à cette question. D’où lui est venue l’inspiration pour ces toiles… Il ne peut pas raconter cette histoire, car elle est trop invraisemblable. Personne ne le croirait.

Et il perdrait son âme. »