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Encore une, juste une…

Il y a sûrement des passionnés qui, parmi vous, dépensent une part appréciable de leurs revenus dans le ski, dans le plein air, dans leur voiture, dans leur bibliothèque, dans des sorties au théâtre et au restaurant, ou encore des voyages du nord au sud, d’est en ouest.

Je vais vous confier un secret : moi, c’est dans Les Six Brumes que je le dépense. Oui, du verbe « dépenser », au sens propre (monétaire), mais aussi au sens figuré comme dans « Employer, prodiguer, consumer ses efforts, son temps, etc ».

Normalement, on se lance en affaires par passion, mais aussi pour faire de l’argent.

En ce qui me concerne, cette dernière partie est encore plutôt loin de vouloir se réaliser, malgré les belles ventes que l’on peut connaître dans le cadre des salons du livre. Pourquoi continuer alors? Je citerais à cet effet une lectrice passionnée des ouvrages de Mathieu Fortin, Isabelle Simard, qui commentait ainsi le recueil de nouvelles fantastiques Morphoses : « Malgré la fatigue et mes nuits épuisantes, je me disais toujours : «Encore une, juste une.» ».

Encore une bonne publication.  Encore un Silencieuses mordant, encore un Morphoses planant, encore un Kinderesser grince-dents ou un L’Aquilon touchant. Encore une autre publication.

Et ma paie de la semaine, c’est cette critique d’Isabelle Simard sur Morphoses : « Que dire de ce bouquin? J’ai tellement de choses à en dire que je ne sais pas par quoi commencer. [..] J’aime beaucoup la plume de Mathieu. Elle est originale et rafraîchissante. Il joue avec les atmosphères et la sensualité comme peu d’auteur et manipule bien les narrateurs. J’ai passé au travers du recueil en très peu de temps, il se lit très bien. Les nouvelles sont bien rythmées, on ne peut s’empêcher de s’empresser à les lire. Malgré la fatigue et mes nuits épuisantes, je me disais toujours : «Encore une, juste une.» »

Même si à chaque mois, les rapports de vente substractifs sont souvent décevants – tu pars du nombre de copies placées en librairie et tu soustrais à chaque mois par la suite, ce qui fait que tu ne sais jamais vraiment combien tu en as vendu -, qu’un livre adoré finit souvent par trouver sa place après 3 ou 4 ans d’efforts en Salon du livre,  et que malgré tout ça tu dois rembourser les prêts personnels qui ont servi à payer l’imprimeur sur 2 ans, lire une critique comme celle d’Isabelle Simard permet de garder la tête haute et de continuer d’avancer.

Même si ça prend toujours plus de temps que prévu, j’ai déjà hâte à la prochaine publication.

À venir : plus de détails sur les Prix Aurora / Boréal et… sur notre prochaine publication! : -)