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Prévente 2018 : « Soleil de glace », extrait

La prévente approche le 4 000 $… peut-on dépasser ce seuil d’ici la fin de la semaine? Il reste encore 15 jours pour atteindre l’objectif de 4 500$.

D’ici là, voici un extrait de « Soleil de glace », tiré du récit de science-fiction de l’auteur Carl Rocheleau :

Soleil de glace
(extrait)
par Carl Rocheleau

« Dans la neige – Summer

Son père lui raconte que l’hiver est là depuis huit ans. Pour elle, c’est beaucoup, car elle aura très bientôt cet âge.

Il lui dit qu’un jour, ils partiront vers le sud et qu’elle connaîtra l’été. Pour l’instant, il faut vivre dans la cité et accepter l’hiver éternel.

Mais elle ne s’en fait pas. Elle n’a jamais froid.

Summer vient de terminer un nouveau bonhomme de neige. Depuis, quatre de ses voisins sont passés devant sans vraiment le remarquer. Un travailleur triste, une femme seule, un jeune homme qui ressemblait à un bonhomme de neige et un professeur troublé qui portait de grosses bottes d’hiver usées.

Elle se demande qui sont ces gens. Elle aimerait bien connaître leur vie.

Summer imagine que l’immeuble où elle habite, l’Aquilon, est une grande maison de poupée. Douze chambres sur un seul étage. Il y a une personne dans chaque pièce et chacune a son histoire, son petit lit, sa petite lampe de chevet et ses petits couverts.

Elle trottine vers l’entrée et, à quelques pieds des portes, fixe de ses yeux verts les serrures d’acier.

– Je veux les connaître ! ordonne-t-elle.

Passe inopinément une bourrasque qui secoue les vitres.
Summer se souvient alors de la formule. Trois ans qu’elle ne l’avait pas chantée.

Que du nord vienne le vent.
Qu’avec lui j’entre chez les gens.
Que le froid les fige en fragments.

Un vent polaire se lève soudain. La neige forme de gigantesques tornades blanches qui frappent aux portes de l’immeuble.

Le souffle glacial gronde aux oreilles de Summer et glisse contre son corps. Ses cheveux blonds voltigent autour de son visage basané. L’Aquilon craque comme un vieux bateau dans la tempête.

Même si elle ne s’entend plus, la petite hurle toujours : « Je veux les connaître ! »

Comme aspirées vers l’intérieur, les portes s’arrachent de leurs pentures et sont propulsées dans le corridor.

Son père est là, au fond du couloir, couché par terre.

Elle court le rejoindre. Il se relève. Semble inquiet.

– Je vais bien, le rassure-t-elle, les portes ont été balayées par le vent.

En rentrant dans l’appartement, Summer espère de tout son cœur qu’il ne se doute de rien et qu’il la laissera faire de nouveau. »

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