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Une virée en Enfer avec Frédérick Durand

Avec 17 jours à faire à la prévente, 94 partisans de l’imaginaire et 5 425 $ rassemblés , nous sommes presque à portée du but! Il nous manque quelques contributions pour atteindre l’objectif de 6 500 $.

Question de se préparer pour la finale, est-ce qu’une petite virée en Enfer avec l’auteur Frédérick Durand vous intéresse?

Voici un extrait de sa nouvelle « Prochaine station : Lac-des-Morts », à paraître dans le collectif « Horrificorama » :

« Daniella vivait en Enfer où elle dirigeait une usine de lave, supervisant cornus et réprouvés à l’aide d’un fouet enduit d’adrénaline et d’amygdales calcifiées. Un contact avec les lanières suffisait à susciter chez les transgresseurs une peur durable, qui se muait en terreur si d’autres coups s’ensuivaient. La diablesse partageait la couche d’un druide agressif, expert en Kâmasûtra, qui collectionnait les larmes. Il les faisait fermenter selon une méthode de son invention, produisant un breuvage délectable, propice à provoquer des pulsions cruelles. Souvent, les amants savouraient cette potion avant une nuit orgiaque dans leur appartement carmin ou au sein des clubs du neuvième cercle. Elle stimulait leur malveillance et meublait leur libido d’idées opaques. »

Frédérick Durand nous parle de son implication dans le collectif Horrificorama :

« Depuis longtemps, l’horreur en littérature et au cinéma suscite ma curiosité par son intensité et sa nature libératrice. Dans l’un des premiers ouvrages consacrés au sujet (Le cinéma fantastique, Seghers, 1970), le critique, historien et essayiste français René Prédal évoque quelques atouts du genre, par exemple celui de permettre aux lecteurs de « vivre plus intensément que derrière [leur] bureau ou [leurs] fourneaux », mais aussi sa capacité à « prospecte[r] […] les frontières de l’humain, [à matérialiser] les peurs les plus profondes ». L’horreur contribue à nous faire sentir plus vivants, comme après un tour de montagnes russes dont on ressort secoué, mais vivifié.

Pour moi, cette esthétique littéraire sera toujours indissociable d’une certaine transgression, associée à la perception négative que pouvaient en avoir certains membres de ma famille ou mes enseignants (j’ai fait une partie de mes études dans une école primaire dont les valeurs étaient religieuses et conservatrices – les unes allant de pair avec les autres, comme on le sait).

Cette stigmatisation morale s’est poursuivie au-delà de ces sphères : voilà seulement une dizaine d’années, l’horreur était très mal vue par maints auteurs et critiques : on considérait le recours au genre ou à ses caractéristiques comme une faiblesse, un défaut! Le discours qui hiérarchise les écrits « nobles » et moins nobles ne date pas d’hier. En 2017, la perception de cette littérature a évolué, même s’il reste encore du travail à faire. Pour en arriver là, il a fallu que plusieurs écrivains s’appliquent à mettre au service du genre réflexion et ambition.

Le 25 août 2015, le critique et libraire Pierre-Alexandre Bonin m’envoyait un courriel pour solliciter ma participation à un ouvrage collectif qu’il me présenta comme « un recueil de nouvelles d’horreur, où 13 auteurs séviront dans 13 sous-catégories différentes de l’horreur ». Séviront, précisait-il. Intéressant…

Je trouvai l’idée originale. La liste que Pierre-Alexandre avait jointe à son message témoignait de la diversité d’un domaine souvent perçu de façon réductrice. Parmi les choix se côtoyaient slasher, science-fiction horrifique, pulp, récit psychologique, histoire de possession et bien d’autres encore. La proposition, tout en étant ciblée, offrait aux auteurs un espace de liberté attrayant. Au final, 15 genres seront abordés dans le collectif, pour autant de textes.

C’est avec enthousiasme que j’ai accepté de collaborer au projet. Mais – ce qui est typique de ma démarche – j’ai abordé cet univers de manière oblique par l’entremise d’une approche « bizarro » (je m’en explique ici : http://www.visceres.com/2017/05/evisceration-023-objets-malefiques.html).

La nouvelle que je propose dans Horrificorama constitue par conséquent une destruction/déconstruction des codes du genre. Qui aime bien châtie bien, dit-on, et l’horreur elle-même ne se plaindra sans doute pas d’avoir été ainsi châtiée! »

Pour participer à la prévente, c’est par ici!  Merci de votre soutien, nous y sommes presque!