Le désir d’écrire et de raconter dépassant parfois les frontières des oeuvres publiées, je me livre aujourd’hui à un petit exercice ludique sur ce blogue, « Les aventures des Six Brumes », où la réalité se voit enrobée d’un peu de fantaisie :
« La magie des brumes opère assurément à travers le réseau postier. On confie un colis aux soins d’un préposé au comptoir postal et, hop, celui-ci se rendra à destination quelques jours plus tard, sans réel effort de notre part.
On peut néanmoins vouloir se rendre sur place, à l’occasion. Ainsi, jeudi le 27 décembre, des amis et moi, dont le webmestre et graphiste François Pierre Bernier, avons voulu visiter la portion commerçante de la vaste cité de Québec, en s’arrachant à notre Sherbrooke adorée. Après un large détour à Gentilly, près de Trois-Rivières, pour aller chercher la copine d’un ami, et à Laurier-Station, pour aller voir la soeur d’un autre, nous nous sommes rendus dans la joie et un peu de mauvaise humeur directement à la Capitale.
Il faut dire que, malgré des conditions routières agréables, le véhicule utilisé pour
l’occasion souffrait de la présence d’une légère incompatibilité entre le pneu arrière
gauche et la roue qui le supportait. Bref, avec près d’une demi-tonne d’humanoïdes dans
son ventre, la petite voiture avançait à grand peine, criant son désarroi lorsque le pneumatique blessé recevait quelques livres de pression en trop.
Lorsque nous sommes arrivés au coeur de la Cité Nationale, il devenait clair que le mystérieux temps des fêtes nous avait contacté comme on appele ses ouailles à venir
rendre hommage à la divinité supérieure. Curieusement, nous avons joué le jeu sans
broncher, exception faite du conducteur, qui ne trouvait pas très plaisant le fait de devoir
faire la file avant de recevoir le corps du stationnement comme tout le monde.
Quoi qu’il en soit, une joie étrange s’est manifestée chez moi, tout au long de ce voyage. J’avais déjà vu la Cité de Québec plusieurs fois auparavant, mais rarement avec autant
d’amis à la fois. François Pierre lui-même en était à sa première visite.
Après avoir été bénis par un préposé au stationnement et rangé notre mastodonte miniature rempli de l’essence des péchés, notre petit groupe a tenté de se frayer un chemin parmi la masse d’adorateurs afin de, disons-le sans détours, casser la croûte. Or, que l’on soit au Vatican, à La Mecque ou à Place Laurier au moment du pèlerinage, avouez qu’il n’est jamais facile de se remplir le ventre tout en profitant des quelques minutes de répit, en position assise. Mais à bien y penser, c’est sans doute plus facile au Vatican ou à la Mecque, ou peut-être même à Jérusalem.
Quant à Place Laurier, véritable temple du veau d’or, il accueillait en ce 27 décembre au moins l’équivalent de deux fois la population de la petite ville dans laquelle j’ai grandit. Ça fait au moins 10,000 personnes à tout moment, imaginez! Mais il faut aussi de
l’imagination à tous ces gens pour trouver les livres des Six Brumes, dans cette mer d’offrandes.
En effet, comment prendre le temps de bouquiner, à travers la masse? Comment trouver les précieux ouvrages des brumes, dans cette mer de poissons littéraires? Bien que j’ai mis la main facilement sur la série Alégracia à l’Imaginaire, boutique de BDs, jeux et livres, opérer le même miracle ne fut pas chose facile, au Renaud-Bray.
Pendant mon examen approfondi de la section jeunesse, où je ne trouvais pas ce que je
cherchais, j’ai échangé quelques mots avec une dame âgée qui cherchait des livres pour son petit-fils. Ce qui a donné le même résultat que si je m’étais pris les doigts dans une prise électrique domestique : la dame, mécontente, m’a envoyé promener dans les fleurs
en disant que les livres mettant en vedette des jeunes filles (comme Alégracia) ne sont
pas pour son petit-fils. Ah bon?
Sans insister, je me suis promis de réviser ma manière d’aborder les gens qui ne connaissent pas Les Six Brumes et me suis dirigé vers le comptoir des commis jeunesse.
Une de ces braves jeunes filles qui triment dur a pris le temps de me répondre. Alégracia?
Section adulte. Allez voir au comptoir central.
Je n’avais pas besoin de plus d’informations : je savais où diriger mes pas, dans ce cas. Avec l’aide de ma copine, présente aussi pour le voyage, j’ai rapidement localisé les ouvrages recherchés. Ouf, de côté près des livres de SF des années 50-70, ce n’est pas évident de se faire remarquer! J’ai donc replacé une copie d’Alégracia et le serpent d’argent face visible.
Enfin, après quelques petits achats, nous sommes repartis en direction de Sherbrooke, dans la tempête de neige la plus noire et la plus glissante, avec notre
conducteur préféré qui jurait par tous les saints.
Après réflexion, il faut constater que l’imaginaire est beaucoup plus fort que la réalité.
Heureusement que notre voyage en était surtout un d’agrément, non de recherche des
biens matériels.
Dans ce dernier cas, je crois que je vais me contenter de la poste : l’imaginaire y
voyage avec moins d’efforts.
😉
5 réponses sur « Les aventures des Six Brumes – 1er épisode : Québec Cité »
Tiens donc! Je ne suis plus le seul à mieux placer mes livres dans les librairies 😉
hey hey, je fais la même chose à Trois-Rivière: je replace les Alégracia, les Claude Bolduc, les Daniel Sernine…
en espérant leur donner plus de visibiliter!
Mais la prochaine fois, annoncez-vous et arrêtez aux Trois-Rivières!
Trois-Rivières, c’est pour mars et avril, Mathieu. J’ai déjà hâte d’y être! 🙂
Ma fête c’est le 14 mars, un vendredi… on fait un lancement?
😉
M
Un peu plus et c’était un vendredi 13! 😉