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Crépuscules : Claude Bolduc présente Regarde-moi

Crépuscules

Claude Bolduc présente
Regarde-moi

Résumé

Luna angoisse dès lors qu’elle ne peut plus travailler à la maison. Madame Rose, qui le sait fort bien, lui envoie toujours des clients à domicile. Aussi, le jour où elle demande à Luna d’aller réconforter chez lui un client déprimé, cette dernière devient nerveuse. Mais bon, puisque «le ptit pitou est triste»…

Au salon, un malaise flotte, comme si ni Luna ni le client ne savait plus quoi dire ou faire. Mais une fois dans la chambre à coucher vaste et sombre, où trône un lit à baldaquin, les choses deviennent plus cochonnes et l’homme s’agite. Il élève la voix. Devient vulgaire.

L’estomac de Luna se noue lorsqu’elle prend conscience que ce n’est pas à elle que s’adresse l’homme.

Extraits

Extraits de Regarde-moi

1re extrait :

« – Laissez-moi vous offrir un autre verre.

Durocher (elle évita de se le représenter en «Denis»; une trop grande familiarité était à proscrire) retourna dans la direction qu’il avait prise plus tôt, mais sans emporter les deux ballons. Le bruit de ses pas s’éloigna sur le plancher de bois. Cette maison semblait immense. Luna se retrouva dans un silence total qui lui fit regretter que Durocher n’eût pas allumé la télé ou mis de la musique, histoire de changer l’ambiance.

De nouveau le décor du salon pesa sur Luna. Meubles et bibelots semblaient en attente de quelque chose, sur le qui-vive peut-être, à croire que les objets avaient aussi leurs humeurs. Elle changea de position, croisa les jambes, regarda à gauche et à droite. Bien que luxueuse, cette pièce était… inconfortable. Ou alors c’est elle qui n’était pas faite pour une telle opulence. Elle ne pourrait habiter ici, c’est certain. Que faisait son hôte? L’observait-il de quelque part? Qui sait s’il ne se trouvait pas dehors, de l’autre côté de la craque entre les rideaux? N’était-il pas du genre à installer des caméras de surveillance partout? Peut-être se trouvait-il, en ce moment même, assis devant un moniteur? Il n’y avait nulle trace de caméra, ni sur les murs ni au plafond. Elle aurait pu se trouver dans un repli des lourdes tentures, ou cachée derrière les couleurs sombres de ce tableau, là-bas, ou au fin fond du foyer qu’on aurait dit de marbre. Non, pas au fond quand même. Luna, Luna, tu te fais des idées. Tu es trop nerveuse pour rien, encore une fois. C’est la faute de madame Rose. Elle savait bien, pourtant, que Luna ne travaillait qu’à la maison. Pourquoi l’avoir obligée à se rendre chez ce Durocher? »

2e extrait :

« Pour un homme qui était passé si près d’exploser au creux de sa main, il avait refroidi bien vite.

– Allons plutôt dans la chambre. Ce sera plus… confortable. Plus stimulant aussi, ne croyez-vous pas?

Une nouvelle fois, Luna chercha les mots qu’il fallait dire. Mais elle ne se trouvait pas chez elle, elle n’était pas à l’aise, ses pensées n’étaient pas libres, et le mot «chambre» avait quelque chose d’inquiétant. Encore un endroit qu’elle ne connaissait pas. Et ce n’était pas tout. Si, à en croire madame Rose, le client avait un jour trouvé sa femme morte chez lui, n’y avait-il pas toutes les chances du monde que ce fût dans sa chambre? La chambre du deuil? Aller s’ébattre sur le lit de mort de quelqu’un? Comment savoir si elle était bien morte là? Luna voulut le demander à Durocher mais, au lieu de cela, elle le regarda se lever, s’éloigner, clic clac! clic clac!, s’arrêter, se retourner dans sa direction.

– Alors, tu viens?

*

L’escalier qui menait à l’étage, large comme un corridor et dont les degrés étaient recouverts d’un tapis moelleux, ressemblait à celui d’un grand hôtel à l’ancienne. Tout en haut de la rampe en bois ouvragé, un couloir criblé de portes traversait la maison, et c’est tout au bout que Durocher emmena Luna. Il ouvrit une porte puis, ayant reculé de deux pas, la laissa passer en premier.

«Est-ce que c’est ici que…», voulut-elle demander, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge tant elle craignait de ranimer de douloureux souvenirs. Ou pire, de l’entendre répondre « oui ». »

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Apocalypse Nord : Élisabeth Vonarburg – Into White

Apocalypse Nord

Élisabeth Vonarburg :
extrait « Into White »

Elle a sept ans, elle est assise à l’avant de la voiture, elle regarde, fascinée, les serpents de la poudrerie qui ondulent à l’infini sur l’asphalte, et elle est en amour, pour toujours. Pas de chance, petit bébé de l’an 2000, il aurait fallu émigrer plus tôt, quand il y avait “des vrais hivers”. Finis, les vrais hivers. Perdus. Avec tout le reste. Tout ce qu’on ne sait même pas qu’on a perdu.

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Crépuscules : Caroline Lacroix présente Laissez la nuit tomber

Crépuscules

Caroline Lacroix présente Laissez la nuit tomber

Résumé

Il y a longtemps, les humains ont découvert comment prolonger la vie. Ils ont essaimé, sur une lune d’une planète lointaine. Mais la vie peut-elle être trop longue? Les moments de bonheur trop rares dans cette vie qui n’en finit pas?

Plonger dans le crépuscule, par Caroline Lacroix

Pourquoi j’ai eu envie de participer à ce projet? Plusieurs raisons! Mais tout d’abord pour les humains magnifiques derrière les Six Brumes! J’ai plein de bons souvenirs avec eux et quand on m’a parlé du projet, je n’ai pas hésité une seconde! 

De plus, participer à un recueil permet de se retrouver avec plein d’autrices et d’auteurs dans ce micro-univers qu’est un livre. Ma petite histoire, aux côtés de celles des autres toutes unies par un fil conducteur mais qui mène dans plein de directions différentes. Difficile de résister! Et puis, j’avais envie de participer à un projet que j’aurais envie de lire! Ce thème est prometteur et j’ai hâte de découvrir les autres textes!

À toi qui lis ceci: au plaisir de te rencontrer lors d’un événement autour du crépuscule! Un feu? Une danse sous la lune? Qui sait.

Extraits

« Il regarde les nuages glisser lentement dans le ciel. Le bleu du ciel lui manque déjà. Ça et, paradoxalement, le bruit de la ville et ses odeurs. L’odeur du béton chauffé par le soleil en été. Ça appartiendra bientôt au passé. Comme la sensation du vent sur sa peau. Mais avoir une géante gazeuse qui bouche une partie de l’horizon, ça aussi, c’était quelque chose. Non? »

« Voir la planète mourir allait-il être le dernier grain de sable dans le sablier du temps? Et après? On tourne le sablier et on recommence? »

« Qu’est-ce qu’il fout ici? À attendre que quelques tsunamis recouvrent des continents qu’il ne reconnaît pas sur une planète qui lui est étrangère. Il a l’impression d’une nuit qui va tomber, brusquement et pour toujours. Et que cette nuit sans fin va l’avaler, lui aussi. Même à des millions de kilomètres de distance. » « Il regarde le tube flexible dans lequel son sang passe. Il tombe, goutte à goutte, dans une petite fiole. Il entend les autres qui parlent derrière lui, un bruit confus plus que des paroles. Il respire lentement, profondément. Il aime cette sensation de légèreté. Il dépassait toujours un peu la limite. Recherchait cette sensation. Puis, ça lui faisait plus d’encre. Cette encre de vie. Qu’avait-il écrit de si important avec? Le précieux liquide n’aurait-il pas dû servir à une cause plus noble? »

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Apocalypse Nord : Sébastien Gagnon – L’Osto de scie

Apocalypse Nord

Sébastien Gagnon :
extrait « L’Osto de scie »

Jeff fulmine et transpire d’autant plus. Impossible de tester le vieux truc – tenir la clenche en crinquant, le gaz au boutte –, ça marche pas avec une seule main.

– Maudit grement!

Il a même pas eu le choix. Stihl ou Husqvarna ? Ç’aurait poutant pas été difficile à demander. Mais de toute façon, les docs s’en sacrent des gars comme Jeff et de leurs fétiches à deux-temps. Ce qui compte, pour eux, c’est que les unités restent fonctionnelles.

Les bataillons disciplinaires servent de cobayes pour les équipementiers militaires. Les bandits réquisitionnés pour le bûchage sont meilleurs pour violer et voler, ça fait qu’ils se blessent en masse quand vient le temps d’effectuer un travail honnête. On leur fixe alors des prototypes supposés amoindrir le fardeau des fantassins. Qui pourront enfin mourir légers. Bien souvent, les exos empirent la situation, et on doit achever les testeurs comme de vieux chevaux blessés, et leurs cadavres disparaissent sans plus d’explications.

Il y a dans le secteur plusieurs spécimens de ces chiens sauvages. Les descendants des chiens de traîneaux utilisés dans le tourisme d’aventure, lâchés lousses dans la nature après que la Mistassini a arrêté de geler. Une sous-race envahissante non pas de coyloups, mais de coychiens. Que les prisonniers préfèrent appeler « chiotes », pour « chiens-coyotes ». Ils trouvent ça plus drôle.

À la connaissance de Jeff, Ti-Cul junior tient probablement le seul établissement qui permet de contempler les ondulations disgracieuses des danseuses dans la lueur des flammes d’un poêle à bois. Il fait froid et humide dehors, malgré qu’on soit en juillet, et quelqu’un a jugé bon de partir un feu. Dans la lumière chaleureuse, les courbes de ces filles de troisième zone en bout de parcours semblent presque prometteuses.

Ce soir, il y a foule dans le repaire de fond de chemin de garette, autant des gardiens que des contrebandiers. Parce que ce soir, en plus de l’alcool et des filles, il va y avoir combats de Modifiés. Et Jeff fait partie de la sous-carte.

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Le début de la nouvelle ère

Apocalypse Nord

Recueil de nouvelles de science-fiction dirigé par Mathieu Villeneuve avec des nouvelles de

Marie-Christine Bernard
Dave Côté
Sébastien Gagnon
Gabriel Marcoux-Chabot
Isabelle Piette
Mathieu Villeneuve
Élisabeth Vonarburg

L’avenir n’a rien à voir avec le passé.

Il n’y a aucune carte routière du futur. Les points de repère se limitent aux cours d’eau et aux montagnes. Le reste – villes, mœurs, pouvoirs – peut changer à tout moment, parfois même sans qu’on s’en rende compte. Soyez prévenus.

Fraîchement débarquée à Chicoutimi, en 2075, une immigrante climatique s’étonne de retrouver la ville exactement comme elle était… un siècle plus tôt. De retour dans sa région d’origine, après des années d’exil, un Jeannois remarque que l’accent du Lac a disparu. Au sommet du mont Apica, trente ans après un terrible cataclysme, une jeune fille s’apprête à devenir une adulte. À Chicoutimi, un scénariste travaille sur un nouveau jeu vidéo, Nitassinan, un univers où les esprits antiques sont prêts à se réveiller si l’on ose les déranger. À Gerrytown, une colonie pénitentiaire de bûcherons, un bagnard s’apprête à participer à son premier combat de Modifiés. En route vers le Grand Nord, une femme et une adolescente espèrent apercevoir quelques flocons d’une neige devenue si rare. Au pied des monts Otish, quelque part au début du 22e siècle, une motoneigiste solitaire s’éprend d’une chasseuse avec qui elle réinvente les gestes de la passion amoureuse.

Ce recueil contient sept nouvelles de science-fiction. Des textes écrits par des auteurs et des autrices qui sont nés au Saguenay–Lac-Saint-Jean ou qui y vivent. Ils et elles ont accepté le défi d’inventer des futurs, possibles ou impossibles, à cette région légendaire.

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Crépuscules

Recueil de nouvelles collectif

Retournerez-vous dans les Brumes qui embrasent l’horizon?

Il y a 20 ans, L’Aurore voyait le jour, colorant le ciel littéraire de 13 histoires par autant d’auteur.e.s de la relève. Ce tout premier recueil de nouvelles, au printemps 2002, marquait le début de la grande aventure des Six Brumes. À l’automne 2022, paraîtra Crépuscules, réunissant 13 auteur.e.s important.e.s dans l’histoire de la maison d’édition. Certain.e.s étaient là dès le commencement, d’autres ont rejoint au fil des années, que ce soit dans le deuxième recueil Équinoxe (2004) ou encore par l’entremise d’autres projets passés et à venir…

Crépuscules vous propose 13 histoires crépusculaires signées par François Pierre Bernier, Geneviève Blouin, Claude Bolduc, Philippe-Aubert Côté, Luc Dagenais, Frédérick Durand, Mathieu Fortin, Ariane Gélinas, Empereur Ghoule, Caroline Lacroix, Pierre-Luc Lafrance, Jonathan Reynolds et Marki St-Germain.

Autrefois, vous avez contemplé les teintes de L’Aurore. Vous avez ensuite exploré les champs dorés de L’Équinoxe. À présent, une nouvelle clé vers l’imaginaire vous est offerte.

Oserez-vous à nouveau franchir le voile des Brumes pour découvrir, cette fois, les ombres grandissant sous les cieux mourants dans Crépuscules?

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Les Échos du Temps

Recueil de nouvelles de science-fiction, par Daniel Sernine

Quel avenir pour l’humanité?

Elle prend son essor, essaime à travers les étoiles… mais jamais n’arrive à échapper à ses démons. En réunissant ces onze nouvelles, la plupart inaccessibles depuis des décennies, Daniel Sernine nous raconte une fresque au lyrisme mordant, une histoire du futur passionnante où s’entremêlent mélancolie et beauté. Indispensable compagnon à la Suite du temps, parue en trois volume aux éditions Alire, le recueil Les échos du temps offre une prose unique, pleinement maîtrisée, un trésor littéraire incontournable pour tout amateur de science-fiction.

La science-fiction et le fantastique québécois tels que nous les connaissons aujourd’hui ont pris forme durant les années 1970. Publiés par différents éditeurs, ces écrits deviennent plus difficiles à trouver au fil du temps. Avec sa collection « Brumes de Légende », la maison d’édition Les Six Brumes souhaite restaurer la mémoire des littératures de l’imaginaire. Ce nouveau recueil, loin de l’univers fantastique des villes imaginaires de Neubourg et de Granverger, nous donne l’occasion de revisiter la science-fiction de cet auteur incontournable qu’est Daniel Sernine.

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Cendres d’Innstown (2002-2008)

Omnibus, romans et nouvelles fantastiques, par Jonathan Reynolds

Attention, parfois, un feu peut renaître sous les cendres…
Et qui sait quels monstres vous y attendent ?
Les monstres. Du plus loin que je me souvienne, je les ai toujours aimés.

La naissance d’un écrivain.

C’est ce que ce recueil, Cendres d’Innstown (2002-2008), vous présente dans ces pages. En réunissant dans la collection Brumes de légende les 27 textes issus des six premières années de publication de Jonathan Reynolds, la maison d’édition Les Six Brumes propose un regard sur le moment crucial durant lequel le rêveur se transforme en auteur professionnel et, peu à peu, transforme ses sources d’inspiration premières en matériaux pour bâtir sa personnalité propre.

Durant la première décennie du nouveau millénaire, l’apprenti écrivain et admirateur de Howard Philips Lovecraft couche sur papier les rêves et les cauchemars nés de l’intersection entre une partie de ses lectures, de son vécu réel et de ses angoisses intérieures. Entre les espoirs d’Ombres (2002) et les terreurs de Silencieuses (2008), l’auteur tisse la tragédie Nocturne (2005) et grave ses Épitaphes : la fin d’Innstown et de Silent Valley (2008), complétant le cycle par la publication dans Brins d’éternité No. 21 de « La malédiction de McNeil ».

C’est dans ce dernier récit que Jonathan Reynolds se met lui-même en scène, provoquant délibérément par l’acier de la métafiction une rupture qui lui permet de se libérer du Cycle d’Innstown et d’entamer, du même souffle, la phase suivante de sa carrière d’auteur.

Alors, maintenant que vous avez une meilleure idée de ce que vous tenez entre les mains, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne route. Ou plutôt, bonnes routes. Au pluriel. Parce que chacune de ces vingt-sept histoires sont des chemins qui vous conduiront dans mon imaginaire d’avant, de 2002 à 2008, ces six années que j’ai passé dans cette mystérieuse région où l’on retrouve maintenant les ruines des villes fictives d’Innstown, Silent Valley et Wood’s Fall.

Qu’entendrez-vous dans le silence de ces cendres ?

Avec sa collection « Brumes de Légende », la maison d’édition Les Six Brumes souhaite restaurer la mémoire des littératures de l’imaginaire. Avec cet omnibus, elle souhaite offrir aujourd’hui l’ensemble de l’œuvre des premières années de professionnalisation, parues aux éditions Les Six Brumes et aux Z’Ailées, de son cofondateur Jonathan Reynolds, aujourd’hui un auteur reconnu publié chez plusieurs maisons d’édition agréées (Alire, ADA, Andara, Héritage, Porte-Bonheur, Les Six Brumes, Z’Ailées).

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